
Comme le début d'un film.
La ballade d'une chaude après-midi. Carine et moi discutons le long de la petite route, à deux pas de la maison. Une voiture nous double et un carnet coincé jusqu'alors dans la galerie du toit s'envole devant nous. Un hasard déclencheur de toute une histoire.
Que faire de ce carnet ? Nous attendons quelques secondes espérant voir réapparaître la voiture en sens inverse. Devons-nous le laisser à l'endroit où il est tombé ? Nous l'ouvrons pour trouver un nom, un numéro... Rien. Alors nous décidons de le ramener à la maison. Et de le regarder de plus près pour trouver un indice. Partagées entre l'excitation de mener une enquête et la désagréable impression de s'immiscer dans la vie intime d'un homme. Un inconnu plus tout à fait inconnu.
Nous décortiquons les rendez-vous notés. Hôpital. Infirmière. Le découvrir malade. Connaître ce dont il souffre avant même de connaître son nom. Ce qui est inscrit là est bien trop important pour lui pour ne pas continuer à le rechercher.
Nous décidons d'appeler les deux numéros des rendez-vous du jour et de la veille. Deux villages des alentours. Sans véritable réponse. Quelques renseignements tout au plus. Il est belge et cherche une maison.
Puis en fouillant un peu plus dans l'agenda, nous trouvons une ordonnance avec son nom inscrit. Alors nous cherchons sur internet par divers chemins jusqu'à trouver son numéro de téléphone en Belgique. Nous appelons tout en sachant qu'il ne répondra pas. Et la sonnerie dans le vide.
Une minute plus tard, c'est à notre téléphone de sonner. Monsieur G est au bout du fil. "Vous avez essayé de me joindre". Et le rendez-vous est donné pour récupérer l'agenda.
C'est le lendemain matin que Monsieur G vient à la maison. Des sacoches de son vélo électrique, il sort deux bières bien fraîches. "Je suis belge. Alors pour vous remercier..." Et l'homme raconte sa maladie, la recherche d'une petite maison dans le sud dans laquelle il pourrait vivre au soleil, car c'est ça qui lui faut, du soleil pour sa santé. Il a vendu tout ce qu'il avait dans son pays voisin pour trouver ici du soleil et un petit bout de jardin. Il parcourt tout le sud depuis deux semaines à la recherche de son bonheur. En vain. Alors nous lui proposons de visiter une maison de notre village. Une petite maison avec un petit jardin, et la vue sur les montagnes.
La fin de ce premier épisode n'indique pas si Monsieur G achète la maison... Mais il me plaît de croire que le hasard d'un carnet tombé à nos pieds puisse être à l'origine de son installation dans le village !